Affaire Chokri Belaïd : B.Khalfaoui réclame la création d’un tribunal spécial
Besma Khalfaoui, porte-parole du comité de défense dans l’affaire d’assassinat de Chokri Belaïd a affirmé dans une conférence de presse tenue ce matin 1er mars 2016, que l’Etat est incapable de révéler la vérité sur cet assassinat.
Elle a également appelé l’Etat à créer un tribunal spécial pour l’examen de cette affaire vu que les promesses portant sur la création d’une commission regroupant les différentes instances chargées de cette affaire, n’ont pas été honorées.
Aucun conflit avec le Front populaire et la période de froid est passée
Besma Khalfaoui a, par ailleurs, nié l’existence du moindre différend avec Al Jabha. Elle a précisé que si la relation a connu un coup de froid, ceci est dû à quelques légers reproches qui concernent la manière de traiter le dossier de l’assassinat du martyr Chokri Belaïd.
"Nous voulons que le Front soit au premier rang des défenseurs, qu’il soit davantage actif sur ce dossier et on sera derrière lui. Nous croyons que cette mauvaise période de froid est déjà oubliée. Nous ne sommes pas du tout en conflit ni avec le Front Populaire, ni avec El Watad. D'ailleurs nous n'avons de conflit avec aucun parti politique, à moins, qu’il s’agisse d’un parti qui ait du sang sur les mains!
De plus, tout conflit est basé sur des intérêts différents. Or, nous de notre côté et le Front Populaire de son côté avons un intérêt tout à fait commun : celui de dévoiler la vérité sur l’assassinat de Chokri Belaïd. D’ailleurs il est de l’intérêt du peuple tunisien tout entier de connaitre cette vérité".
De son côté, Ali Kalthoum, membre du comité de défense a considéré que la lettre envoyée par l’ex-ministre de la justice, Mohamed Saleh Ben Aissa au ministère public en octobre confirme la thèse selon laquelle, le parquet a masqué la vérité sur la mort de Chokri Belaïd.
Chokri ne mérite pas moins que Hariri!
Lors de la conférence de presse, le comité de défense a présenté un ensemble de demande. Besma Khalfaoui a mis en avant l’une de ces demandes : celle de créer un tribunal international spécial à l’image de celui qui a été créé dans l’affaire de l’assassinat du Chef du gouvernement Libanais Rafik Hariri.
« On a demandé la création d’une commission de la part de toutes les structures qui se sont engagées de découvrir la vérité et ceci n’a pas eu de suite. On a demandé qu’on baptise le 6 février en tant que journée nationale de lutte contre le terrorisme. Et on nous a promis que ceci sera fait. Mais cette promesse n’a toujours pas été tenue. Nous avons demandé qu’on baptise une grande place et qui soit digne de porter le nom du martyr Chokri Belaïd et il n’en est rien.
Mais le plus importante demande est celle de demander à l’Etat de créer un tribunal spécial à l’instar du tribunal de Hariri, ce qui est pourtant totalement faisable. Et l’Etat n’a rien fait. Ceci nous mène à une seule conclusion : cet Etat est incapable de pousser vers le dévoilement de la vérité. Et si l’Etat est justement incapable de le faire, il est de son devoir, au moins, de demander la création d’un tribunal international spécial dont les frais seront partagés par toute la société internationale", dit-elle.